Repenser sa communication, améliorer sa gestion, lancer un nouveau projet… Beaucoup d’associations manquent de temps, de moyens ou de compétences spécifiques pour s’y consacrer. Le mécénat de compétences est une solution concrète à ce besoin : des salariés d’entreprise s’engagent, sur leur temps de travail, pour aider gratuitement des associations, en mettant leurs compétences à disposition. Communication, finances, informatique, ressources humaines… les domaines d’intervention sont nombreux. Mais comment initier une telle démarche et en faire un réel atout pour son association ? Nos experts vous répondent.
Le mécénat de compétences est une forme de don en nature. Il consiste, pour une entreprise, à mettre à disposition d’un organisme d’intérêt général un ou plusieurs de ses salariés, sur leur temps de travail pour des missions ponctuelles ou récurrentes. Cette mise à disposition est encadrée juridiquement, avec un avantage fiscal pour l’entreprise à hauteur de 60 % du coût du salarié engagé.
Depuis la loi du 15 avril 2024, ce dispositif est désormais accessible aux petites et moyennes entreprises, élargissant le champ des possibles pour les structures de l’économie sociale et solidaire.
Selon le Panorama du pro bono, 82 % des associations déclarent avoir des besoins non couverts en compétences spécifiques. Pourtant, seulement 16 % des entreprises mécènes pratiquaient le mécénat de compétences en 2024. C’est dire le potentiel inexploité de cette pratique.
Pour les associations, le mécénat de compétences représente :
- un accès gratuit à des compétences professionnelles pointues, souvent hors de portée financière ;
- un levier pour structurer, professionnaliser ou développer leur activité, dans des domaines variés : communication, stratégie, informatique, RH… ;
- une opportunité de renforcer leur réseau en créant des liens pérennes avec les entreprises partenaires et leurs collaborateurs.
Il n’existe pas de format unique de mécénat de compétences. L’engagement peut varier :
- d’un coup de pouce ponctuel de quelques heures à une mission structurante de plusieurs mois ;
- de l’intervention de quelques salariés à une équipe projet complète ;
- en présentiel ou à distance.
Accueillir un salarié dans le cadre d’un mécénat de compétences demande une préparation rigoureuse. En voici les étapes clés :
- 1. Définir clairement ses besoins. Quelles compétences ? Pour quelle mission ? Sur quelle durée ?
- 2. Identifier et approcher les entreprises adaptées, en structurant un argumentaire clair.
- 3. Choisir le bon format d’engagement, adapté à la mission comme aux disponibilités des collaborateurs.
- 4. Encadrer la mission et assurer un suivi, pour garantir un partenariat durable et équilibré.
Il est important de ne pas envisager le mécénat de compétences comme une réponse à une urgence. Il s’inscrit dans une logique de co-construction et de partenariat gagnant-gagnant.
Le mécénat de compétences bénéficie à toutes les parties prenantes. L’entreprise, en mobilisant ses collaborateurs pour ces missions d’intérêt général, incarne ses valeurs, améliore son ancrage territorial et sa réputation auprès de ses parties prenantes.
Le salarié, quant à lui, donne, par ce biais, du sens à son travail et à ses savoir-faire. C’est aussi un vecteur d’ouverture et d’enrichissement personnel, qui contribue à la qualité de vie au travail et à l’épanouissement professionnel.
Quant à l’association, elle accède à des expertises qu’elle ne pourrait pas financer, élargit son réseau, gagne en visibilité et en impact.
Baker Tilly donne vie au mécénat de compétences à travers des actions concrètes et engagées. Plusieurs associations ont ainsi pu bénéficier de l’expertise et de l’implication des équipes, notamment :
- Entreprendre pour Apprendre : 3 salariés ont participé à une journée en tant que jurés pour évaluer de jeunes entrepreneurs.
- Magie à l’hôpital : 1 graphiste a accompagné, sur 10 jours, la création d’un coffret ludique à destination d’enfants hospitalisés.
- Elantec : 1 salariée a contribué à structurer le développement territorial de l’association, sur 8 jours répartis dans l’année.
Dans chaque cas, les associations ont témoigné de leur satisfaction, et les salariés mobilisés ont exprimé leur fierté et leur sentiment d’utilité.