Actualités Baker Tilly
Au printemps dernier, Alexandra Berg, gestionnaire de paie au bureau de Marennes, s’est lancée dans une aventure aussi sportive qu’humaine : la Sénégazelle. Un séjour du 12 au 20 avril marqué par cinq jours de course et d’échanges, dans un cadre dépaysant et une ambiance hors du commun. Elle revient sur cette expérience forte en émotions.
La Sénégazelle, c’est une aventure à la croisée du sport, de la solidarité et de l’engagement féminin. Chaque année, plusieurs éditions rassemblent des participantes venues de toute la France pour un séjour intégrant des parcours de course le matin (entre 8 et 10 km) et la distribution, l’après-midi, de matériel scolaire dans des écoles sénégalaises.
Chaque participante transporte dans ses valises des fournitures scolaires collectées en France : cahiers, stylos, livres… Notre groupe a ainsi acheminé près de 4 tonnes de matériel. Dès la première journée du séjour, tout a été trié puis réparti pour être distribué dans les écoles inscrites dans nos parcours (le stock étant important, d’autres écoles ont également pu bénéficier des fournitures collectées).
J’ai découvert la Sénégazelle en 2019. À l’époque, je courais beaucoup et ce projet m’a tout de suite parlé. Puis il y a eu le Covid, la vie… J’ai mis de côté cette aventure. Et là, à presque 40 ans, je me suis dit : c’est maintenant. Il a fallu m’organiser avec les enfants, bien sûr, mais j’étais déterminée et très soutenue par mon entourage.
Le voyage a été un peu chaotique. Nous sommes arrivées avec deux heures de retard à Dakar, puis avons subi une crevaison sur la route pour rejoindre notre logement. Résultat : une installation à l’écolodge de Simal au petit matin. Le décor était posé : un fleuve paisible, des pirogues, un lever de soleil magnifique. On s’est tout de suite dit : « On va être bien ! ».
Après notre première journée consacrée au tri du matériel scolaire, place à la course dès le lendemain. Départ à 8 h pour 45 minutes à une heure de course (en fonction du rythme de chacune) sous une température déjà proche des 35°. Même tôt le matin, il faisait très chaud… Mais l’arrivée dans les villages était magique : les enfants en tenue de fête, les applaudissements, les sourires… Les échanges se poursuivaient dans les écoles : danses, jeux, dessins… Malgré la barrière de la langue (pour les plus jeunes), une belle complicité s’installait à chaque rencontre.
Les trois journées suivantes, nous les avons passées sur l’île de Mar Lodj, avec de nouvelles courses et écoles à visiter. Le service cuisine était délocalisé dans ce bivouac et les repas étaient préparés par les femmes du village : poissons ou poulets grillés, riz ou semoule locale… Nous étions logées sous des tentes mauriciennes, avec des douches et des toilettes à ciel ouvert. On se lavait avec un seau et une écuelle. Si au début, c’était un peu déroutant, on s’y est rapidement habituées !
De retour à l’écolodge de Simal, nous y avons pris le départ de notre cinquième course. Notre dernier jour sur place s’est achevé par la remise des prix aux trois premières participantes, suivie de la distribution de petits cadeaux à l’ensemble du groupe : un tissu traditionnel et une pirogue en bois. Pour ma part, je termine 25ème sur 80, mais ce classement compte peu au regard de l’expérience humaine unique que nous avons vécue. Plus que la compétition, c’est l’esprit de solidarité, d’entraide et de partage qui a marqué chacune d’entre nous.
C’était encore plus dépaysant que je ne l’imaginais. Tant qu’on ne l’a pas vécue, on ne peut pas mesurer l’intensité d’une telle aventure. C’est une expérience unique, difficile à mettre en mots tant elle est forte… À toutes celles qui hésitent : foncez, vous en reviendrez transformée.
J’ai aussi fait de très belles rencontres. Nous étions 80 participantes dans notre groupe, certaines se connaissaient. Mais parmi celles, comme moi, qui étaient parties seules, une vraie proximité s’est créée. Aujourd’hui, le groupe garde contact et on parle déjà de repartir (Sénégazelle un jour, Sénégazelle toujours !).
Mon conjoint est également très motivé pour prendre part à une course comparable, la Bati’run, à laquelle les hommes peuvent aussi participer.
Ce qui m’a profondément marquée, c’est le regard des enfants, leur liberté. Ils n’ont presque rien, et pourtant, ils ont tout : la joie, le lien, le partage. Ils grandissent ensemble, dans la rue, sans peur, sans méfiance ; une forme de liberté que nous avons perdue chez nous.
Un élan de générosité s’est installé autour de cette aventure. J’ai reçu des dons d’associations, de mes collègues de Charente-Maritime, mais aussi de l’école de mon fils. C’est touchant de voir autant de bienveillance et de solidarité. Et le programme DREAM m’a apporté un vrai coup de pouce financier (à hauteur de 1 000 €) qui m’a permis de couvrir une partie des frais d’inscription. Sans ces soutiens multiples, tout cela n’aurait pas été possible. Un immense merci à toutes et tous !
Service(s) associé(s)