La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) concerne la grande majorité des professionnels, qu’ils soient commerçants, prestataires de services, artisans, professions libérales ou auto-entrepreneurs. Mais les acteurs de l’ESS peuvent être également concernés. Nos équipes vous en précisent les contours.
Certaines associations ou fondations, bien qu’ayant un objet social non lucratif, peuvent être assujetties à la TVA si elles exercent une activité économique rémunérée. L’exonération n’est, en effet, pas liée au statut juridique, mais à la nature de l’activité et à ses conditions d’exercice.
L’administration applique la règle des « 4 P » (Instruction BOI-IS-CHAMP-10-50) :
- 1. Produit : est-il similaire à une offre du secteur marchand ?
- 2. Prix : est-il aligné sur ceux du marché ?
- 3. Public : est-il large ou restreint (adhérents, publics fragiles) ?
- 4. Publicité : les actions sont-elles activement promues ?
Si l’activité présente les caractéristiques d’un acteur concurrentiel, elle sera traitée comme une activité commerciale soumise à TVA, même dans une association.
Association culturelle vendant des billets de spectacles
Une association organise des concerts ouverts au public, facture l’entrée et paie des cachets aux artistes.
- L’activité est économique (vente de billets) → l’association est assujettie à la TVA.
- Si elle dépasse les seuils de franchise en base → elle est redevable.
Coopérative proposant des services de formation
Une SCIC (société coopérative d’intérêt collectif) dispense des formations professionnelles facturées aux entreprises et aux particuliers.
- Activité économique → donc, assujettissement à la TVA.
- Si la formation est agréée par la DREETS, elle peut être exonérée de TVA (article 261-4-4° du CGI).
Bon à savoir : la demande d’agrément est essentielle pour bénéficier de l’exonération.
Entreprise d’insertion par l’activité économique (IAE)
Une SIAE commercialise des prestations de nettoyage ou de conditionnement.
- Les activités sont lucratives et concurrentielles → assujettissement à la TVA.
- Elle peut être redevable sauf si les recettes restent sous les seuils.
Point de vigilance : certaines activités sont mixtes (subventions + ventes), d’où l’importance de distinguer les recettes pour évaluer la part taxable.
Association sportive vendant des équipements à ses adhérents
Une association vend des tenues de sport ou du matériel à ses membres.
- Si la vente est accessoire à l’activité principale, et réservée aux adhérents → exonération possible selon les conditions de l’article 261-7-1° b du CGI.
- Sinon, la vente devient une activité commerciale soumise à TVA.
Critères d’exonération :
- prix modéré ;
- public restreint (adhérents) ;
- gestion désintéressée.
Fondation recevant des dons et subventions
Une fondation mène des actions caritatives, financées uniquement par des subventions publiques et des dons privés.
- Aucune contrepartie directe → pas d’activité économique.
- Elle n’est pas assujettie à la TVA, et donc pas redevable.
Mais, si elle commence à facturer des prestations (ex : expertise, études), elle entre alors dans le champ d’application de la TVA.
Certaines activités, bien que dans le champ d’application de la TVA, bénéficient d’une exonération légale :
- actes médicaux et paramédicaux ;
- enseignement scolaire ou universitaire ;
- activités sportives ou culturelles exercées par des associations ;
- opérations bancaires et d’assurances.
Attention : ces exonérations privent l’opérateur du droit à déduction de la TVA sur ses achats.
Assurez-vous du statut d’assujetti à la TVA de votre établissement, mais également de celui de vos clients ou partenaires. Dans certaines situations, une option volontaire à la TVA peut être pertinente.
Si vous exercez une activité mixte (comprenant des opérations taxables et non taxables), pensez à évaluer l’impact sur vos droits à déduction de TVA, afin d’anticiper d’éventuelles régularisations.
En cas de doutes, n’hésitez pas à vous rapprocher de nos équipes.