Expertise comptable
Longtemps perçue comme une contrainte réglementaire, la généralisation de la facturation électronique (FE) représente en réalité une véritable opportunité pour les entreprises. Au-delà de la seule mise en conformité, elle facilite un pilotage plus fin et plus réactif de la trésorerie. Moins de délais, plus de visibilité, une anticipation renforcée… la FE change profondément la manière dont les entreprises peuvent piloter leur cash.
Le cycle financier d’une entreprise repose sur un enchaînement d’opérations à la fois simples et sensibles : elle achète, produit, vend, puis encaisse. Entre ces étapes, un écart souvent conséquent se creuse entre le moment où les charges sont engagées et celui où les recettes sont effectivement perçues. Car, au quotidien, ce cycle est rarement fluide. Délais de règlement clients, stocks mal gérés, retards de livraison, litiges commerciaux ou encore factures non conformes viennent perturber l’équilibre, au risque de mettre sous pression la trésorerie.
La réforme en cours, qui prévoit la généralisation progressive de la facturation électronique à toutes les entreprises assujetties à la TVA en France en 2026 et 2027, s’inscrit dans un cadre de modernisation de la gestion des flux comptables et financiers.
Elle oblige les entreprises à s’échanger des factures dans des formats de fichiers structurés, en temps réel, tracés, avec des données riches sur les conditions de règlement et les règlements effectifs.
Cette évolution technique est un enjeu de performance économique. En rendant les données de facturation accessibles, fiables et rapides à traiter, la facture électronique agit directement sur l’un des nerfs de la guerre des entreprises : la gestion de la trésorerie.
Nous identifions 5 leviers principaux :
La première contribution de la facturation électronique à la trésorerie est sans doute la plus évidente : la réduction du temps de traitement.
L’émission d’une facture structurée, transmise via une plateforme de dématérialisation, permet de gagner un temps précieux sur chaque étape :
En fluidifiant ainsi l’ensemble du processus, la facturation électronique participe à réduire les délais de paiement, ce qui permet aux entreprises d’optimiser leur besoin en fonds de roulement (BFR).
L’intérêt de la FE va au-delà de l’accélération des traitements administratifs. En structurant la donnée et en l’intégrant dans des outils de suivi, la facturation électronique offre une visibilité renforcée sur les encaissements à venir.
Les directions financières peuvent ainsi :
Elle facilite aussi l’automatisation des actions liées au poste client :
Pour financer leur cycle d’exploitation, les entreprises s’appuient aujourd’hui sur divers outils, parmi lesquels :
Les financements bancaires court terme
L’affacturage : le factor règle immédiatement une partie des factures clients et se charge du recouvrement ; une solution rapide, mais à un coût non négligeable.
L’escompte client : est octroyée une remise financière au client en échange d’un paiement anticipé de la facture.
La facturation électronique offre une visibilité, en temps réel, sur les flux d’achat/ de vente et sur le statut des factures (facture refusée, prise en charge, approuvée, en litige, suspendue…).
Ces données permettront aux financeurs de développer des crédits adaptés à la situation effective de l’entreprise. La facture électronique favorisera ainsi le développement de financements court terme plus agiles, rapides et compétitifs que les solutions bancaires traditionnelles.
Dans les factures électroniques, figurent les dates d’échéance. Les entreprises seront, par ailleurs, tenues de reporter les dates de règlement des factures.
Par conséquent, le contrôle du respect des délais de paiement réalisé par la DGCCRF sera automatisable. Les amendes seront déterminées facilement pour les entreprises qui ne respectent pas leurs engagements.
💡 À retenir
Si la facturation électronique s’impose par la loi, elle peut aussi devenir un levier de transformation positive. Gain de visibilité sur les flux, simplification des échanges, amélioration de la trésorerie, ses bénéfices dépassent largement la conformité. Ces gains concernent tant les grandes entreprises que les ETI et les PME, quand bien même l’effet de levier est plus significatif sur des gros volumes.
Le succès de sa mise en œuvre repose sur une approche globale qui combine outils performants de pilotage de la trésorerie, accompagnement au changement et mobilisation des acteurs clés.
Vous souhaitez être appuyé dans cette transition ? Nos experts vous proposent un accompagnement sur mesure, adapté à la taille, au secteur et à la maturité digitale de votre entreprise.
Service(s) associé(s)