Valérie Rousseau
Responsable prospective et stratégie expertise sociale
Depuis le 2 juillet 2025, la loi n° 2025-595 du 30 juin 2025 élargit le cadre légal de la protection accordée aux salariés, hommes ou femmes, engagés dans un parcours de procréation médicalement assistée (PMA) ou d’adoption. Désormais, ces salariés bénéficient de droits renforcés en matière d’autorisations d’absence et de protection contre les discriminations. Voici un panorama des principales obligations incombant à l’employeur, ainsi que des préconisations concrètes pour accompagner au mieux vos collaborateurs concernés par ces situations.
Jusqu’à cette date, seuls certains salariés pouvaient bénéficier d’autorisations d’absence pour trois actes médicaux par protocole de PMA :
Les hommes devant eux-mêmes subir des examens médicaux dans le cadre d’une PMA, ou accompagnant un homme engagé dans une telle démarche, étaient exclus de ce dispositif.
Ces absences étaient, de droit, sans impact sur la rémunération ni sur les droits liés à l’ancienneté ou aux congés payés.
La loi n° 2025-595 élargit les dispositions de l’article L. 1225-16 du Code du travail. Désormais, peuvent bénéficier d’autorisations d’absence :
Sont également concernés :
Les salariés, hommes ou femmes, engagés dans une procédure d’adoption peuvent également s’absenter pour participer aux entretiens obligatoires prévus pour l’obtention de l’agrément (article L. 225-2 du Code de l’action sociale et des familles). Le nombre de ces absences sera fixé par décret.
L’autorisation d’absence est de droit : l’employeur ne peut s’y opposer, sauf circonstances exceptionnelles prévues par la loi. Aucune condition d’ancienneté n’est exigée pour bénéficier de ces absences, qui sont par ailleurs assimilées à une période de travail effectif pour la détermination de la durée des congés payés ainsi que pour les droits légaux ou conventionnels liés à l’ancienneté.
L’employeur ne doit pas prendre en considération l’état de santé lié à la PMA, le fait d’être en parcours de PMA ou d’adoption, pour refuser d’embaucher, rompre un contrat de travail, sanctionner, ou prendre toute mesure défavorable à l’égard du salarié (C. trav. art. L 1225-1 et C. trav. art. L 1225-3-1).
Toute mesure discriminatoire fondée sur la grossesse, le sexe, la situation de famille, l’état de santé ou l’engagement dans une démarche d’assistance médicale à la procréation est strictement interdite et sanctionnée pénalement.
Toute rupture du contrat ou toute décision discriminatoire fondée sur la situation de PMA, d’adoption ou de grossesse est nulle et peut donner lieu à des dommages et intérêts et à la réintégration du salarié.
Toute demande d’absence ou de mesure spécifique liée à la PMA/adoption doit être traitée individuellement et sans retard, en veillant à la conformité avec la loi et la convention collective applicable.
En cas de litige (refus d’absence, sanction, licenciement…), la charge de la preuve d’une discrimination illicite repose sur l’employeur, qui doit démontrer que sa décision repose sur des motifs objectifs étrangers à toute discrimination.
Pour mieux accompagner vos collaborateurs et sécuriser la gestion des absences spécifiques, voici quelques recommandations pratiques :
💡 À retenir
La loi du 30 juin 2025 marque une étape essentielle dans la reconnaissance et la protection des salariés engagés dans un parcours de PMA ou d’adoption. L’employeur doit adapter ses pratiques pour garantir le respect des droits nouveaux et renforcer la prévention contre toute forme de discrimination.
Une politique RH proactive, fondée sur l’écoute, la confidentialité et l’équité, est aujourd’hui indispensable pour se conformer au nouveau cadre légal et promouvoir un climat de travail serein et inclusif.
Vous avez besoin de conseils et d’appuis pour sécuriser vos pratiques ? N’hésitez pas à contacter notre équipe Conseil RH ou à faire appel à notre partenaire juridique Oratio Avocats.
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