Mathieu Beauchant
Avocat
mathieu.beauchant@oratio-avocats.com
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L’embauche d’un étranger implique une procédure spécifique et rigoureuse, d’autant plus si ce nouveau salarié est ressortissant d’un pays tiers à l’Union européenne et à l’espace économique européen et qu’il ne peut bénéficier du dispositif passeport talent. Les démarches diffèrent, en outre, s’il est employé en qualité de travailleur salarié ou saisonnier.
Nos experts vous proposent un dossier spécial détaillant les étapes à suivre, les formalités à engager, les coûts induits par cette embauche.
Le ministère de l’Intérieur a établi une liste de métiers dits en tension, ouverts aux étrangers non-ressortissants d’un État membre de l’Union européenne* ou d’un État appartenant à l’espace économique européen*.
Un simulateur permettant de vérifier que l’emploi proposé fait partie de cette liste est accessible via le portail des étrangers en France.
L’employeur doit démontrer qu’il n’a reçu, pendant toute la durée de diffusion de son annonce, aucune candidature ou qu’aucune des candidatures reçues ne permet de pourvoir à l’emploi proposé.
Si l’annonce n’a pas permis de trouver un candidat au poste proposé ou que l’emploi fait partie de la liste des métiers en tension, une demande d’autorisation de travail peut être lancée.
La demande s’effectue, à présent, uniquement en ligne sur le site du ministère de l’Intérieur. Il n’est plus nécessaire de prendre rendez-vous à la Préfecture ou de s’y déplacer. Cette dernière dispose, alors, d’un délai de 2 mois pour répondre à la demande. Sans retour dans ce délai, une décision automatique de rejet de la demande est délivrée.
Si la personne est embauchée en qualité de travailleur salarié, elle doit, à l’obtention de son autorisation de travail, se présenter à l’ambassade de France de son pays d’origine pour demander la délivrance d’un visa de long séjour valant titre de séjour (VLS-TS) d’une durée d’un an.
Le salarié dispose de 3 mois, à partir de sa date d’arrivée en France, pour valider son visa auprès des autorités françaises.
Si la personne est embauchée en qualité de travailleur saisonnier, son contrat de travail doit être tout d’abord validé par la DREETS (direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités) territorialement compétente.
À noter
Le travailleur saisonnier ne peut être employé plus de 6 mois sur 12 mois consécutifs.
Dès l’obtention de son autorisation de travail, il doit se rendre à l’ambassade de France de son pays d’origine pour demander la délivrance d’un visa de 3 mois mention « travailleur saisonnier ».
Dès son arrivée en France, il doit demander une carte de séjour mention « travailleur saisonnier » à la préfecture du lieu de son 1er séjour en France.
Vous prévoyez d’embaucher un salarié étranger en tant que travailleur salarié ou saisonnier ?
Découvrez les étapes à suivre et les formalités à engager dans notre infographie.
Quel que soit le pays d’origine du salarié étranger, c’est le droit de travail français qui s’applique sur l’ensemble du territoire. Les horaires et conditions de travail doivent donc être les mêmes que pour tout autre salarié de l’entreprise. Le coût de l’embauche d’un étranger est, en outre, identique à celui d’un salarié français.
L’entreprise qui emploie un salarié étranger (hors UE et espace économique européen) doit, toutefois, régler la taxe OFFI (office français de l’immigration et de l’intégration). En 2023, le montant de cette taxe s’élève à :
La déclaration de l’employeur et le paiement de cette taxe ont évolué. Elle sera, ainsi, à compter du 1er janvier 2023, à déclarer et à payer annuellement et à terme échu, avec la TVA. Les premières démarches à réaliser au titre de la taxe due pour 2023 interviendront en février 2024.
Pour les salariés saisonniers, il convient, par ailleurs, d’anticiper le renouvellement de leur autorisation de travail ou de leur titre de séjour « travailleur saisonnier » (entre 2 et 4 mois avant la date de fin de validité).
N’hésitez pas à contacter nos équipes spécialisées pour tout conseil concernant les démarches à engager dans le cadre de l’accueil de salariés étrangers au sein de vos équipes. Notre partenaire juridique, Oratio Avocats, est également à votre disposition pour tout appui juridique et fiscal en lien avec un tel projet.
*UE : l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la Bulgarie, Chypre (partie grecque), la Croatie (depuis le 1er juillet 2013), le Danemark, l’Espagne, l’Estonie, la Finlande, la France, la Grèce, la Hongrie, l’Irlande, l’Italie, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la République Tchèque, la République slovaque, la Roumanie, la Slovénie et la Suède.
**Espace économique européen : Islande, Norvège, Liechtenstein + la Suisse
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