Sophie Nicaise
Responsable offre de services formation groupe Baker Tilly
La formation continue contribue à renforcer la compétitivité, l’innovation et la fidélisation des salariés, y compris dans les très petites entreprises (TPE). Pour ces structures, la montée en compétences des collaborateurs est, d’ailleurs, essentielle pour s’adapter aux évolutions technologiques, réglementaires et organisationnelles.
Pourtant, malgré leur poids dans le tissu économique français (84 % des employeurs privés), les très petites entreprises restent en retrait en matière de formation continue. Seuls 10 % des salariés formés en 2021 travaillaient dans une TPE.

Alors, pourquoi ces freins, et comment y remédier. Nos experts vous répondent.
Outre la taille et le secteur d’activité, d’autres facteurs entravent l’accès à la formation dans les très petites entreprises, notamment :
Selon le rapport du Céreq (BREF n°476 -2025), la faible mutualisation des ressources et le manque de dispositifs adaptés accentuent ces difficultés. Des témoignages de dirigeants soulignent également la crainte de voir partir les salariés formés, ou la difficulté à libérer du temps sans désorganiser l’activité.
Face à ces constats, 4 leviers, qui se renforcent mutuellement, peuvent être activés :

Le conseil personnalisé constitue un levier essentiel pour accompagner les TPE dans la définition de leurs besoins en compétences et la structuration de leur démarche de formation. Parmi les outils à disposition, la prestation de conseil en ressources humaines (PCRH) se distingue par son efficacité : elle permet d’établir un diagnostic sur-mesure et d’élaborer un plan d’action adapté à chaque entreprise. L’engouement pour ce dispositif ne cesse de croître et démontre que les dirigeants de TPE-PME intègrent de plus en plus la gestion des ressources humaines comme un levier essentiel pour s’adapter aux transformations du travail et renforcer la performance de leur organisation
Les approches telles que l’AFEST (Action de formation en situation de travail) ou les modules courts (e-learning, micro-learning) offrent des solutions concrètes : elles concilient formation et activité opérationnelle en permettant une montée en compétences directe et contextualisée. Dans les faits, l’AFEST affiche des résultats tels que + 18 % de progression des compétences transversales ou + 10 % de productivité chez les salariés formés, et près de 60 % des entreprises déclarent aujourd’hui l’e- learning comme un volet « essentiel » de leur plan de développement de compétences.
La mutualisation via des actions collectives inter-entreprises optimise les coûts et facilite l’accès à des formations de qualité. Dans la métallurgie, plusieurs TPE d’un même bassin d’emploi ont ainsi pu mutualiser une formation sécurité, rendant possible une action qui aurait été inaccessible individuellement – un modèle qui illustre concrètement l’effet « échelle » de la coopération territoriale.
Les aides à l’embauche et à la formation, notamment via les contrats en alternance, restent un levier clé. Une entreprise de services à la personne a pu recruter deux apprentis grâce à la prime exceptionnelle de 6 000 € par contrat, tout en bénéficiant d’un accompagnement Opco pour la prise en charge des coûts pédagogiques. Ce type de dispositif permet d’intégrer de nouvelles compétences tout en maîtrisant le budget formation.
À l’échelle européenne, certains pays comme l’Allemagne ou le Danemark se distinguent par une forte culture de l’alternance et des dispositifs de mutualisation très développés, qui pourraient inspirer de nouvelles pratiques en France. Par exemple, le modèle danois de « fonds de formation sectoriels » favorise l’accès des petites entreprises à des parcours sur mesure, financés collectivement.
Pour tirer pleinement parti de la formation continue dans votre entreprise, n’hésitez pas à :
Les équipes de notre partenaire spécialisé, Capital Compétences, peuvent vous accompagner sur l’ensemble de ces actions.
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