Expertise comptable
Dès lors que leur patrimoine immobilier net dépasse 1,3 million d’euros, les particuliers sont soumis à l’impôt sur la fortune immobilière (IFI). Ce montant s’entend en valeur nette, c’est-à-dire après déduction des dettes afférentes aux biens immobiliers détenus. Dès lors, se pose une double question : quels biens entrent dans le champ de l’IFI et quelles dettes peuvent être prises en compte en déduction de la valeur des biens immobiliers ?
Pour déterminer la valeur du patrimoine imposable au titre de l’IFI dû par un particulier, il convient au préalable d’évaluer l’actif, c’est-à-dire la valeur des biens imposables. L’actif correspond à la somme des biens non affectés à l’activité professionnelle et possédés au 1er janvier de l’année d’imposition par le foyer fiscal (au 1er janvier 2025 pour l’IFI à payer en septembre 2025).
Doivent être pris en compte pour déterminer le patrimoine taxable pour le calcul de l’IFI l’ensemble des biens et droits immobiliers détenus (en France et à l’étranger) directement ou indirectement par le foyer fiscal.
Le foyer fiscal pris en compte au sens de l’IFI est composé :
et
⚠️ Attention
La notion de foyer fiscal au sens de l’IFI peut être différente de celle retenue pour l’impôt sur le revenu. Ainsi, les biens immobiliers détenus par un enfant majeur, même rattaché fiscalement à ses parents, ne sont pas pris en compte dans le patrimoine de ses parents au titre de l’IFI.
L’actif taxable au titre de l’IFI comprend l’ensemble des biens suivants, pour leur montant non exonéré, détenus au 1er janvier de l’année d’imposition :
Les biens ou droits grevés d’un usufruit (par exemple, suite à une donation), d’un droit d’habitation ou d’un droit d’usage sont compris, pour le calcul de l’IFI, dans le patrimoine de l’usufruitier ou du titulaire du droit pour leur valeur en pleine propriété. À ce titre, le nu-propriétaire n’a rien à déclarer au titre de l’IFI.
⚠️ Exceptions à ce principe
Dans certaines hypothèses, le bien immobilier démembré (ou grevé d’un droit d’usage ou d’habitation) sera néanmoins compris dans les patrimoines respectifs de chaque co-indivisaires pour le calcul de l’IFI.
Cela sera le cas dans les principales situations suivantes (liste non exhaustive) :
– lorsque le démembrement de propriété résulte de la vente d’un bien dont le vendeur s’est réservé l’usufruit, le droit d’usage ou d’habitation, et que l’acheteur n’est pas :
– lorsqu’un époux hérite de l’usufruit en vertu de la loi (usufruit légal) et non suite à l’application d’une clause de donation au dernier vivant ou testamentaire.
Certains biens échappent en revanche à l’IFI, sous réserve que des conditions propres à chaque catégorie soient respectées, et notamment :
Certaines dettes sont déductibles de l’actif évalué pour le calcul de l’IFI.
Sont déductibles les dettes existant au 1er janvier de l’année d’imposition, contractées par un particulier ou un membre de son foyer fiscal au sens de l’IFI, et effectivement supportées par lui, dès lors que ces dettes sont relatives à des biens imposables.
En revanche, pour les dettes afférentes à des biens partiellement exonérés, la déductibilité est limitée à la valeur taxable de ces biens.
Peuvent être, ainsi, déduits de la valeur de l’actif pour le calcul de l’IFI :
Une règle d’évaluation spécifique est mise en place pour les emprunts avec remboursement « in fine ». Le solde d’emprunt à prendre en compte à la fin de chaque année est égal au montant de l’emprunt initial diminué d’un montant égal à :
Par exemple, pour un emprunt in fine de 1 000 000 € sur 10 ans, souscrit en mai 2020. Au 1er janvier 2025, la dette à déduire sera égale à :
Concernant les emprunts ne prévoyant pas de terme pour le remboursement du capital, les dettes sont déductibles chaque année en minorant l’emprunt initial d’un montant égal à 1/20e de son montant par année, décompté de date à date, au 1er janvier de chaque année.
En revanche, ne sont pas déductibles, en principe :
Des exceptions existent toutefois.
Jusqu’à récemment, pour valoriser des parts ou actions de société, cette règle de déduction des dettes ne s’appliquait pas en ces termes.
Depuis la loi de finances pour 2024, les conditions d’évaluation des biens immobiliers détenus dans le cadre de société ont évolué. La base IFI se calcule dorénavant de la manière suivante :
Le coefficient immobilier représente le rapport entre la valeur vénale des biens immobiliers soumis à l’IFI à l’actif de l’entreprise / la valeur vénale de l’ensemble des actifs de l’entreprise (y compris la trésorerie).
Cette valeur de base d’IFI est soumise à un double plafonnement par comparaison à :
La valeur IFI à retenir, en définitive, correspondra à la plus faible de ces trois valeurs.
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